mardi 22 janvier 2013

Lecture analytique 7 : Don Juan La scène du pauvre

Molière, Dom Juan, acte 3 scène 2, 1665

Introduction :

Après avoir abandonné son épouse, Elvire, Dom Juan, tente d'enlever une jeune femme puis de conquérir des paysannes. C'est alors qu'il est obligé de fuir car les frère d'Elvire le poursuivre, il perd le chemin dans la forêt et aperçoit un pauvre qui peut les renseigner. Dom Juan sollicité par ce dernier essaye de le faire blasphémer. Dans la liste des personnage le pauvre s'appelle Francis ce qui indique qu'il vit dans la pauvreté volontairement comme Saint François. Dans la pièce cette scène va constituer la première borne sur laquelle Dom Juan va buter puisqu'il cèdera au pauvre.

  1. La tentative de corruption : une scène d'action
  2. Les enjeux de la scène : le libertin au religieux

I. La tentative comporte 3 phases, les 5 premières répliques Sganarelle demande le chemin au pauvre, celui le renseigne et Dom Juan le remercie. Bien entendu il y a une dimension symbolique dans les répliques « nous sommes égaré » : dimension physique et morale (symbolique / littérale), dimension libertine conversation de la scène précédente. De la même manière la réponse du pauvre « Vous n'avez qu'a suivre cette onde et tourne à ma main droite », l'image des tympans d'église. Les 11 répliques suivantes : le pauvre demande l'aumône, à partir de la Dom Juan va le pousser à interroger sur l'efficacité de la prière par le moyen d'arguments libertins. Dom Juan se moque « tu te moque », le pauvre ne comprend pas cette ironie. Dom Juan va fléchir à cause de sa sincérité et de son obstination. Les 9 dernières répliques : devant l'échec de cette tentative Dom Juan utilise un autre procéder avec la pièce de monnaie (reprise du veau d'or). C'est lui qui a l'initiative, il lui demande de blasphémer et le pauvre, obstiner dans sa foi, parvient à faire fléchir Dom Juan. Dom Juan domine par son esprit et son argent. Il apparaît assez clairement que Dom Juan est mis en échec par le pauvre, on passe d'une sorte d'aphorisme (maxime) à des gradations dans la demande de jurer ce qui va montrer son impatience et son exaspération « pourvu que », « si tu jure », et termine par un impératif « mais jure donc ». Le pauvre ne parle qu'au premier degré en ne tenant compte que de certaine partie des questions que lui pose Dom Juan. Il résiste par sa force morale, sa foi. Que l'on peut interpréter positivement comme une sorte de fanatisme. Sganarelle est la fois adjudant du pauvre et adjudant de Dom Juan. Il répond à la place de Dom Juan « deux et deux font quatre et quatre et font huit » et pour le pauvre « jure un peu »

II. Le pauvre même une vie ascétique prôné par le Christ et S.F. D'Assise. Il y a toutefois une faille dans ses paroles, ils ne prient que pour ceux qui lui font l'aumône. En littérature le franciscain à la réputation quand il n'est pas cordelier, de ne pas être un très bon religieux. De son cote Dom Juan se montre libertin, il se moque des valeur du religieux, le vœux de pauvreté de Francis, il lui donne la pièce pour l'amour de l'humanité. Ce qui pourrait faire réagir le pauvre pour qu'il comprenne que les hommes doivent s'aider entre eux et non par la grâce.

Conclusion :

Dom Juan qui a cherché à déstabiliser le pauvre se retrouve lui même confronté à la première limite qui lui est imposé. Le signe n'est sans doute pas assez fort pour lui et c'est pour cela que le signa suivant sera surnaturel avec la statue du Commandeur.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire