Lecture analytique 7 :
Don Juan La scène du pauvre
Molière, Dom Juan,
acte 3 scène 2, 1665
Introduction :
Après avoir abandonné
son épouse, Elvire, Dom Juan, tente d'enlever une jeune femme puis
de conquérir des paysannes. C'est alors qu'il est obligé de fuir
car les frère d'Elvire le poursuivre, il perd le chemin dans la
forêt et aperçoit un pauvre qui peut les renseigner. Dom Juan
sollicité par ce dernier essaye de le faire blasphémer. Dans la
liste des personnage le pauvre s'appelle Francis ce qui indique qu'il
vit dans la pauvreté volontairement comme Saint François. Dans la
pièce cette scène va constituer la première borne sur laquelle Dom
Juan va buter puisqu'il cèdera au pauvre.
- La tentative de corruption : une scène d'action
- Les enjeux de la scène : le libertin au religieux
I. La tentative
comporte 3 phases, les 5 premières répliques Sganarelle demande le
chemin au pauvre, celui le renseigne et Dom Juan le remercie. Bien
entendu il y a une dimension symbolique dans les répliques « nous
sommes égaré » : dimension physique et morale (symbolique /
littérale), dimension libertine conversation de la scène
précédente. De la même manière la réponse du pauvre « Vous
n'avez qu'a suivre cette onde et tourne à ma main droite »,
l'image des tympans d'église. Les 11 répliques suivantes : le
pauvre demande l'aumône, à partir de la Dom Juan va le pousser à
interroger sur l'efficacité de la prière par le moyen d'arguments
libertins. Dom Juan se moque « tu te moque », le pauvre
ne comprend pas cette ironie. Dom Juan va fléchir à cause de sa
sincérité et de son obstination. Les 9 dernières répliques :
devant l'échec de cette tentative Dom Juan utilise un autre procéder
avec la pièce de monnaie (reprise du veau d'or). C'est lui qui a
l'initiative, il lui demande de blasphémer et le pauvre, obstiner
dans sa foi, parvient à faire fléchir Dom Juan. Dom Juan domine par
son esprit et son argent. Il apparaît assez clairement que Dom Juan
est mis en échec par le pauvre, on passe d'une sorte d'aphorisme
(maxime) à des gradations dans la demande de jurer ce qui va montrer
son impatience et son exaspération « pourvu que », « si
tu jure », et termine par un impératif « mais jure
donc ». Le pauvre ne parle qu'au premier degré en ne tenant
compte que de certaine partie des questions que lui pose Dom Juan. Il
résiste par sa force morale, sa foi. Que l'on peut interpréter
positivement comme une sorte de fanatisme. Sganarelle est la fois
adjudant du pauvre et adjudant de Dom Juan. Il répond à la place de
Dom Juan « deux et deux font quatre et quatre et font huit »
et pour le pauvre « jure un peu »
II. Le pauvre même une
vie ascétique prôné par le Christ et S.F. D'Assise. Il y a
toutefois une faille dans ses paroles, ils ne prient que pour ceux
qui lui font l'aumône. En littérature le franciscain à la
réputation quand il n'est pas cordelier, de ne pas être un très
bon religieux. De son cote Dom Juan se montre libertin, il se moque
des valeur du religieux, le vœux de pauvreté de Francis, il lui
donne la pièce pour l'amour de l'humanité. Ce qui pourrait faire
réagir le pauvre pour qu'il comprenne que les hommes doivent s'aider
entre eux et non par la grâce.
Conclusion :
Dom Juan qui a cherché
à déstabiliser le pauvre se retrouve lui même confronté à la
première limite qui lui est imposé. Le signe n'est sans doute pas
assez fort pour lui et c'est pour cela que le signa suivant sera
surnaturel avec la statue du Commandeur.
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