mardi 22 janvier 2013

Lecture analytique 6

Molière, Dom Juan, acte 2 scène 2, 1665

Introduction :

Après avoir abandonné son épouse, Elvire, au premier acte et projeté d'enlever une jeune fiancé, Dom Juan entre l'acte 1 et 2 fait naufrage, il est sauvé de la noyade par Pierrot, paysan promis (fiancé) à Charlotte. C'est cette dernière qu'il séduit dans la scène que nous étudions. C'est d'ailleur la seul fois où nous le voyons à l’œuvre dans cette pièce.

  1. Une scène de séduction
  2. Le portrait du séducteur se précise

I. A) La mise en place de la scène
Trois personnage sont présent dont Sganarelle. Dom Juan est le personnage qui parle le plus, il est l'agent alors que Charlotte n'est que l'objet de sa séduction, et va quasiment subir le personnage. Sganarelle tout comme nous dans cette scène est spectateur, mais lui va être à la fois adjudant et critique. Sganarelle peut mettre en confiance Charlotte car ils sont de la même classe social. Adjuvant lors qu'il soutient Dom Juan. Il y a une dimension comique certaine dans les deux réplique de Sganarelle.
B) Fonctionnement du dialogue
Le temps de parole montre que Dom Juan domine. Sganarelle n'intervient que marginalement et Charlotte ne fait que se défendre. D'ailleurs elle se défend plutôt bien et met l'honneur en avant. En parallèle chez Tirso de Molina, la paysanne se suicide en se jetant à l'eau. Dom Juan mène le jeu en trois étapes. Il l'aborde et lui pose quelque question se qui entraine des répliques brèves « oui monsieur, effet de stichomythie. Deuxième étape, Dom Juan complimente Charlotte et l'examine : la tête, le visage, les yeux. Cette manière de morcelé renvoie au blason (partie pour le tout)(poésie amoureuse). Dom Juan apparaît comme un prédateur. Et 3ème étape, sans transition, Dom Juan aborde la question du mariage « vous n’êtes pas marié sans doute ». C'est bien une offensive de Dom Juan en trois temps qui révèle l'habitude du séducteur. Charlotte cède d'autant plus facilement que l'on vient de voir qu'elle n'aime pas Pierrot.
C) Une tonalité ambiguë
On peut s'amuser de l'habiliter de Dom Juan, de la naïveté de Charlotte, de la duplicité de Sganarelle. Mais il est difficile d'oublier l'enjeu sérieux pour Charlotte qui est près de ce suicider. C'est une étape supplémentaire dans la provocation envers le ciel.

II. Sa tactique : la flatterie et sa propre mise en valeur. Dom Juan en rajoute, car pour un seigneur, pour abuser un femme de petite classe, il n'est pas nécessaire d'invoquer le mariage. Toute la flatterie sur la paysanne et sur sa beauté « belle » désigne Charlotte comme une héroïne de pastoral. Insistance sur sa beauté « n’ayez point de gène d'entendre tant de vérité »  « votre beauté » qui met Charlotte au dessus de sa condition, donc une gradation dans la flatterie. Mais c'est une égalité fictive qui permet à Dom Juan de lui proposé le mariage. Son autre tactique est de se mettre en valeur par le langage, même indirectement « vous ne lui êtes obliger en rien ».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire