Lecture analytique 6
Molière, Dom Juan,
acte 2 scène 2, 1665
Introduction :
Après avoir abandonné
son épouse, Elvire, au premier acte et projeté d'enlever une jeune
fiancé, Dom Juan entre l'acte 1 et 2 fait naufrage, il est sauvé de
la noyade par Pierrot, paysan promis (fiancé) à Charlotte. C'est
cette dernière qu'il séduit dans la scène que nous étudions.
C'est d'ailleur la seul fois où nous le voyons à l’œuvre dans
cette pièce.
- Une scène de séduction
- Le portrait du séducteur se précise
I. A) La mise en place
de la scène
Trois personnage sont
présent dont Sganarelle. Dom Juan est le personnage qui parle le
plus, il est l'agent alors que Charlotte n'est que l'objet de sa
séduction, et va quasiment subir le personnage. Sganarelle tout
comme nous dans cette scène est spectateur, mais lui va être à la
fois adjudant et critique. Sganarelle peut mettre en confiance
Charlotte car ils sont de la même classe social. Adjuvant lors qu'il
soutient Dom Juan. Il y a une dimension comique certaine dans les
deux réplique de Sganarelle.
B) Fonctionnement du
dialogue
Le temps de parole
montre que Dom Juan domine. Sganarelle n'intervient que marginalement
et Charlotte ne fait que se défendre. D'ailleurs elle se défend
plutôt bien et met l'honneur en avant. En parallèle chez Tirso de
Molina, la paysanne se suicide en se jetant à l'eau. Dom Juan mène
le jeu en trois étapes. Il l'aborde et lui pose quelque question se
qui entraine des répliques brèves « oui monsieur, effet de
stichomythie. Deuxième étape, Dom Juan complimente Charlotte et
l'examine : la tête, le visage, les yeux. Cette manière de
morcelé renvoie au blason (partie pour le tout)(poésie amoureuse).
Dom Juan apparaît comme un prédateur. Et 3ème étape, sans
transition, Dom Juan aborde la question du mariage « vous
n’êtes pas marié sans doute ». C'est bien une offensive de
Dom Juan en trois temps qui révèle l'habitude du séducteur.
Charlotte cède d'autant plus facilement que l'on vient de voir
qu'elle n'aime pas Pierrot.
C) Une tonalité ambiguë
On peut s'amuser de
l'habiliter de Dom Juan, de la naïveté de Charlotte, de la
duplicité de Sganarelle. Mais il est difficile d'oublier l'enjeu
sérieux pour Charlotte qui est près de ce suicider. C'est une étape
supplémentaire dans la provocation envers le ciel.
II. Sa tactique :
la flatterie et sa propre mise en valeur. Dom Juan en rajoute, car
pour un seigneur, pour abuser un femme de petite classe, il n'est pas
nécessaire d'invoquer le mariage. Toute la flatterie sur la paysanne
et sur sa beauté « belle » désigne Charlotte comme une
héroïne de pastoral. Insistance sur sa beauté « n’ayez
point de gène d'entendre tant de vérité » « votre
beauté » qui met Charlotte au dessus de sa condition, donc une
gradation dans la flatterie. Mais c'est une égalité fictive qui
permet à Dom Juan de lui proposé le mariage. Son autre tactique est
de se mettre en valeur par le langage, même indirectement « vous
ne lui êtes obliger en rien ».
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