lundi 25 février 2013

Lecture analytique 9 : Moderato Cantabile

Marguerite Duras, Moderato Cantabile, incipit, 1958

Introduction :

Le passage étudié correspond à l'incipit, ''in medias res'' directement dans l'action qui nous permet d'entré directement dans l'histoire. On découvre la protagoniste de l'histoire. Et cet incipit est sensé nous révéler la situation nous permettant de rentrer dans l'histoire. Mais très rapidement on va découvrir que ce début de roman est déconcertant.

  1. Un incipit classique
  2. Un incipit déroutant

I. A) Une scène in medias res

Le roman s'ouvre sur une réplique d'un personnage qu'on nous présente comme étant « la dame ». Directement l'article définie semble renvoyer à un hors texte qui est déjà commencé, de la même façon avec l'enfant. Comme si le personnage était déjà caractérisé. Ce type de début à quelque chose d'assez naturel dans le roman réaliste ou naturaliste. L'intrigue se découvre à nous progressivement autour du refus de l'enfant à répondre à la question qui ouvre le livre « qu'est ce que moderato cantabile ? ». De même le nom de l’héroïne nous est livré en deux temps « une femme assise à trois mètre de là » (focalisation), on apprend son nom dans la réplique « madame Debaresdes ». Puis passage narratif « Anne ». On est face à une intrigue brutale, une progression dans la violence avec le professeur de piano qui va allé jusqu'au meurtre dehors.

B. Mise en place des personnage
1) Le professeur de piano « la dame », elle apparaît comme extrêmement autoritaire, avec les question posé à l'enfant. Une gradation dans les verbes en incise, une progression dans l'exaspération « sa fureur augmenta », « hurla ». Les gestes d'impatience s'accumulent. Ce qui va la conduire à accuser Anne « quel enfant vous là »
2) L'enfant après avoir dit une seul fois « je ne sais pas », va se caractérisé par son silence « ne répondit pas » « ne jugea pas bon de répondre » et par son immobilité « pas un cil de l'enfant ne bougea » « immobile ». Il garde globalement la même position en face du piano, droit, les point fermé.
3) Anne Debaresdes, caractérisé de nombreuse fois, reste en arrière plan, mais ponctue et redouble l’attitude de l'enfant « soupire » « dit tout bas : ça recommence ». On comprend une certaine complicité avec son enfant. Elle est la seul à se rendre compte des mouvements de son fils.

Cette scène initiale ne nous donne aucune information sur l'époque, le lieu et l'intrigue à venir. On remarque au long de la lecture, un certain nombre infrastructure au code littéraire.


II. 1) Un incipit lacunaire et symbolique
Des indications temporels contradictoire « que le soir venait d'éclater » « au cœur de l'après-midi de ce printemps » « le crépuscule ». Les menaces du professeur de piano « ou bien » qui semble n'avoir aucun impact. L'auteur ne donne aucune qualité au personnage « la dame » et « l'enfant » jusqu'à la fin du récit. Du coté de l'enfant il y a une attirance vers l'extérieur vers la mère « la vedette lui passait dans le sang ». Cette envie de s'échapper de l'enfant, tout en moins en pensé, va en écho se répéter avec Anne dans le roman. Reflet de la mère dans l'enfant. Anne Debaresdes, c'est le nom de son mari. Jamais Chauvin ne la nommera. Son identité lui est donné par le professeur de piano. A part les mains de l'enfant aucun des personnages n'est décrient. Cette caractéristique nous rapproche d'ailleurs plus du roman que du théâtre. Les personnages sont saisis d'un point de vue extérieur et neutre.
2) Une scène figé qui n'avance pas
Du début à la fin de l'extrait, il n'y a pas eu d'évolution. Répétition de la même phrase au début du texte. Un interrogatoire qui nous renvoie au titre de l’œuvre, et une réponse qui correspond bien à la question « je ne sais pas ».
3) Une transgression des codes narratifs
Transgression plus grand que l'incipit semble classique. Les intervention du narrateur au lieu d'être éclairante, viennent la plupart du temps coupé le dialogue et nous laissé hésitant sur la personne qui reprend le dialogue. D'une façon surprenante, vu le contexte, les passages narratifs tendent déjà vers un certain lyrisme « Encore, la vedette passait » avec le « encore » antéposé. Face aux personnes en mouvement, les personnes de la pièce peuvent être associé à des objets. Le seul personnage à bouger est le professeur de piano avec notamment le crayon qui est cassé.

Conclusion :

Au milieu d'un dépouillement linguistique, quelques notations sont frappantes dans le début du roman : absence d'explication de la part du narrateur. La résistance de l'enfant face à sa partition noté Moderato Cantabile souligne la résistance, que nous lecteur, avons face au roman dont le titre est Moderato Cantabile.

2 commentaires:

  1. Il faudra avant tout m’excuser pour cette critique maladroite qui ne pourra jamais, vous le comprendrez, que refléter vaguement la beauté de cet ouvrage…
    Qu'en dire qui ne le réduise pas ?
    On pourrait avancer qu'il est simple, ou complexe, que son propos est commun, ou original, que l'écriture en est liée, ou rythmée, que de la chute naît l’espérance, ou la fatalité.
    Justement, le livre se joue dans cette tension : une folle simplicité qui transcende les apparences.
    Alors lisez-le, vous serez surpris de la clarté des non-dits.

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    1. Je pense sincèrement pour ma part qu'il n'est pas si claire. Les interprétations sont tellement multiples.

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